Je ne sais pas si comme moi, à l’ écoute de M. Enthoven vous avez manqué de tomber de votre chaise, moi avec ça j’ai avalé de travers. Non, je ne vous raconterai pas, car il y a bien plus de choses à dire sur les propros de M. Enthoven, philosophe et chroniqueur sur Europe 1.
En écoutant cette chronique, je me suis rendue compte à quel point il est important d’ avoir de l’éloquence. Quelqu’un d’éloquent, pourrait vous débiter la pire ineptie. Mais tout simplement parce qu’il sait choisir ses mots, qu’il a du vocabulaire, utilise plutôt bien la ponctuation et les temps verbaux vous pouvez l’écouter pendant des heures. Et sans vous en rendre compte vous intégrez ses dires; Que vous débiterez sans la même éloquence sans doute.
C’est son avis sur le film me direz vous. Je l’entends et le respecte, mais je suis désolée mais avec tout le respect que nous nous devons, c’est un peu un ramassis de conneries cette analyse du film Black Panther… Dû à du pédantisme ou à un complexe de supériorité? Pour ma part c’est indéniable.
S’appuyer sur des propos de Sarkozy à Dakar pour analyser Black Panther … euh… Vraiment?
Naturellement la liberté de pensée ne peut être remise en question. Chacun a son avis sur un nombre de choses et il est important de respecter cela …
Ceci étant dit, il me semble que lorsqu’on porte ses pensées à une audience nationale et internationale , il est nécessaire de faire preuve de plus de … mesure.
Que M. Enthoven soit d’accord avec M. Nicolas Sarkozi, grand bien lui fasse, il en faut bien, mais considérer que Black Panther sous-tend cette idée, je trouve que c’ est insulter même l’idée que porte le film: La force de l’ Afrique, l’ African and black power.
Une force qui ne passe pas que par le vibranium , mais par des traditions, la diversité et la représentation des tribus, la nature, des guerriers et des guerrières. Tout ceci est historique, inhérent à l’Afrique.
Contrairement à ce qu’ à pu débiter M. Raphael Enthoven sur Europe 1 lors de sa chronique, Black panther pour ma part ne raconte en aucun cas une quelconque entrée de l’Afrique dans l’ histoire.
Le fait scientifique qui veut que le premier homme ” L’homo Habilis” vienne d’ Afrique, seul, positionne l’Afrique comme un acteur incontournable de l’ histoire, et ce de façon indubitable.
Alors après nous pouvons jouer sur les mots et souligner le fait qu’ il n’ a pas été dit que l’Afrique n’était pas entré dans l’histoire . Mais plutôt qu’il n’ était pas assez entré dans l’histoire.
Ok … Et qui décide si un continent ou un autre est suffisamment entré dans l’histoire. Qui détient ce baromètre?
L’ Afrique , un pays maintenant ? Lapsus révélateur des deux philosophes…
D’aucuns diront que je chipote, mais j’ ai plutôt tendance à lèver un sourcil, lorsque quelqu’un face à moi fait ce lapsus. Eh oui, pour moi ça dénote de l’image que l’on se fait d’un contient quand on le réduit à un pays.
Nous ne noterons pas que dans le studio , cette grossière erreur n’a pas été relevée par qui que ce soit.
Au final ce qu’il ya de vraiment irritant dans cette analyse c’est de s’entendre dire voila l’Afrique est un “Pays” arriéré et immobile et Black panther raconte son ouverture à la civilisation, son entrée dans l’histoire. …
De nouveau un occidental vient dicter ce qu’il est bon de faire pour être comme lui;
Mais de quelle civilisation parlons nous? De quel rythme?
Chaque nation , chaque continent ne devrait il pas justement s’ approprier son propre rythme, sa propre civilisation au risque de n’ avoir guère d’ autre choix que de suivre le rythme imposé par les nations les plus fortes. L’ Asie a pendant des années, des siècles vécue repliée sur elle-même… pouvons nous vraiment considerer que cela les a desservis? Peut-on considérer que la Corée du nord n’est pas “assez rentré dans l’histoire”? Ou la question ne se pose que pour le continent Africain.
Un film sur le choix
Pour en revenir au film, il me semble qu’il parle plutôt du choix cornélien de faire ce qui est bien et celui de faire ce qui est bon…
N-y a t- il pas une difference entre ce qu’ il est bon de faire et ce qu’il est bien de faire? Le bien s’ associant plus à la morale, je suppose qu’il implique une interaction et une prise en compte des attentes d’ un environnement externe. Et le bon serait, lui centré sur quelque chose de plus égocentrique.
En l’occurence le nouveau roi Tchalla se retrouve face au choix cornélien de continuer à vivre en autarcie et de préserver la quiétude de son peuple, ou de s’ ouvrir au monde. Choisir entre le bon et le bien. Choix que son père avant lui avait déjà fait, et il avait opté pour le bon, son peuple.
Lorsque celui-ci décide de s’ouvrir au monde ce n’est pas comme le dit M. Enthoven pour se mettre au même rythme que les autres nations. FAUX FAUX!
C’est pour aider la population noire indépendamment du lieu où elle se trouve et la faire croire en son potentiel. La dernière scène, du film en est la parfaite illustration. Comment occulter cet élément, qui est souligné tout le long du film?!
Black Panther ou l’affirmation du potentiel du noir
L’analyse de M. Enthoven n’ est pas seulement pédante, condescendante, mais elle fait preuve d’un évident manque de respect des valeurs d’autrui. En effet pourquoi les expectations d’un peuple serait les mêmes pour un autre? Quelles conditions doivent être remplies pour considérer que tout un continent rentre assez dans l’histoire?
Black panther ce n’est pas l’entrée de l’Afrique dans l’histoire, c’est l’ affirmation et la réappropriation de son potentiel.
A la sortie de la projection de Black Panther , je suis tombée furtivement sur l’échange d’ un couple. Le jeune homme ne semblait pas avoir apprécié le film, tout le contraire de la jeune fille qui disait avoir ressenti une fierté identitaire en regardant le film. Ce que je comprends parfaitement, car il est plus qu’important de se voir représenté
